CATANE

Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2002, nichée sur la côte orientale de la Sicile, Catane ressemble à une couronne déposée sur la lave de l'Etna.

Comme l'indique son étymologie - en dialecte sicule, le terme « Katane » désignait un « lieu âpre », un « territoire tranchant et raboteux » -, Catane ne se dompte pas aisément. Il faut accepter de s'y perdre pour la gagner. Tour à tour ensorcelante et fougueuse, cette ville file la métaphore parfaite du baroque tardif, telle une perle irrégulière, affranchie des règles classiques.

Architecture, sculpture, peinture, musique et littérature, Catane concentre une infinité de trésors artistiques dans un désordre très latin. Elle a vu naître le compositeur Vincenzo Bellini et l'écrivain Giovanni Verga ; elle a abrité des princes, subi des invasions musulmanes et normandes ; elle rayonne d'un magnétisme vibrant qui circule dans chacune de ses rues, dans chacun de ses monuments et de ses marchés.

Détruit et reconstruit sept fois au cours de son histoire, cet ancien port antique a pour emblème l'éléphant, célébré sur la Piazza del Duomo sous forme de fontaine. L'animal incarne les influences successives d'une cité, et plus généralement d'une l'île à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident, toute vouée à Éole et à la Méditerranée.

Catane, comme le reste du territoire, célèbre les beautés éternelles de l'île, celles-là mêmes auxquelles Giuseppe Tomasi di Lampedusa – auteur du Guépard dont s'inspira Fellini pour son film éponyme – rend hommage dans son ouvrage, Le Professeur et la Sirène : « Nous évoquâmes donc l'éternelle Sicile, celle des choses de la nature : l'odeur du romarin sur les Nebrodi, la saveur du miel de Melilli, la houle des moissons sous le vent d'un jour de mai. » Buon viaggio !